mercredi 23 juillet 2014

Chengde - Le temple de Putuo Zongcheng (Petit Potala)


Le temple de Putuo Zongcheng  ( Petit Potala ) de Chengde


Il s'agit d'un temple lamaïste de la dynastie Qing voisin de la Résidence de montagne de Chengde qui s'étend au Sud. Il fut construit entre 1767 et 1771, sous le règne de l'empereur Qianlong (1735-1796) pour célébrer son 60ème anniversaire ainsi que le 80ème anniversaire de l'impératrice Niuguloushi.

C'est notamment là que l'empereur recevait les délégués des provinces assujetties dont le Dalaï Lama du Tibet, les chefs de la Mongolie et les Ouïgoures qui faisaient déjà, à l'époque, partie de la Chine en tant que régions autonomes. 

Il fait partie des Huit temples de confessions différentes qui furent construits dans les montagnes aux alentours de la ville (Les huit temples extérieurs - 外八庙 qui font maintenant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO)

La porte surmontée de 5 stupas de couleurs différentes, chaque couleur représenterait un des éléments tibétains. Rouge: le feu; vert: l'eau; jaune: la terre; blanc: l'espace; bleu: l'air
L'éléphant de pierre (2,5m) symbolise Bouddha selon la doctrine bouddhiste du Mayahana (ou du Grand Véhicule), la sauvegarde universelle de tous les êtres humains, leur libération de toutes souffrances.
Porte d'un pavillon annexe surmontée des 5 stupas.

Le temple présente une architecture mélangeant les styles chinois et tibétain. Il s'étend sur une superficie de 220 000 mètres carrés, ce qui en fait l'un des plus grands de Chine.
Il y a plus de 60 constructions, les halls et les bâtiments sont dispersés,
 les montagne, les arbres et les ruisseaux deviennent leurs décorations.



Le Dahongtai ( 大红台"grand pavillon rouge"), principale construction du temple, est une réduction du pavillon central du palais de Potala à Lhassa. Il a 42.5 mètres de hauteur sur 59.7 mètres de large.
Détail de la façade aux 6 bouddhas


A l'exception de quelques fenêtres, le grand pavillon rouge est fermé vers l'extérieur.



Quatre pavillons sont construits aux angles du palais intérieur.

Autour du palais central, les nombreuses chambres qui permettaient d'accueillir les invités.

Les tuiles dorées du palais Wanfanguiyi ("innombrables lois dans un grand palais")


Coursive du grand pavillon autour du palais dans la cour intérieure
Un des quatre pavillons
Plusieurs salles et pavillons sont couverts de tuiles dorées ou de cuivre,
ce qui ajoute un plus à la splendeur de l'ensemble.


Accès au sommet du pavillon




La plaque au-dessus de l'entrée vernissée, comportant le nom du temple, est gravée en quatre langues.

En mandchou parce que les empereurs Qing étaient de Mandchourie, à l'époque une province "autonome" chinoise. L'écriture mandchoue n'existe plus actuellement.
En mongol : une partie de la Mongolie, appelée Mongolie intérieure, était également, et est toujours, une province " autonome" de la Chine. L'écriture mongole est dérivée de l'écriture mandchoue, elle existe toujours.
En chinois, évidemment
En tibétain : le Tibet était également, déjà à l'époque, une province autonome chinoise sous la juridiction du Dalaï-Lama. A noter que l'écriture tibétaine de l'époque est écrite de gauche à droite horizontalement, les trois autres langues étaient écrites verticalement.
Toutes les inscriptions dans le temple sont en quatre langues. Certaines sont calligraphiées par Qian Long lui-même, empereur très érudit qui savait écrire le mandchou et le chinois.

A la sortie de la visite, les traditionnelles échoppes de "souvenirs".





Avec l'effondrement de la dynastie Qing, en 1911, la résidence fut abandonnée; des restaurations y furent entreprises après la fondation de la République populaire de Chine. 
Anecdote: pendant l'occupation de cette partie de la Chine par les japonais, une partie des tuiles dorées fut grattées par les soldats japonais... Cette pratique cessa quand un des soldats fit une chute mortelle et que les autres prirent peur persuadés que les dieux veillaient sur le temple.

Prochain article: le Temple de la Bonne Fortune et de la Longévité. 

mardi 22 juillet 2014

Chengde - Palais d'été de la dynastie Qing (résidence de montagne).

Le palais d'été de la dynastie Qing, résidence de montagne


Quoi de plus normal pour un empereur de la Dynastie Qing que d'échapper à l'été chaud, moite et lourd de la Cité Interdite de Pékin en construisant une résidence d'été à Chengde, à environ 230 km au Nord-Est de Pékin?

Allons voir ça....
Départ en gare de Pékin 07h56
Coût du billet A/R: 80 RMB

Arrivée à Chengde 12h30

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Construite à partir de 1703  pendant les 42 années du règne de l'empereur Kangxi, cette "résidence" sera terminée en 1792 à la 57ème année du règne de l'Empereur Qianlong, soit après 89 années de travaux. Il faut dire que l'ensemble des palais, des bâtiments administratifs et de cérémonie, des temples et des jardins couvre une superficie de 6,24 millions de mètres carrés, en intégrant subtilement un paysage de lacs, de pâturages et de forêts.

Le palais couvre une aire de 102.000 m² sur une colline dans la partie méridionale de la résidence.
Les lacs d'une superficie de 496.000 m² sont situés dans la partie sud-est et sont aménagés dans l'esprit des paysages du sud du fleuve Yangtse. Au nord-ouest, les plaines et vallées sont aménagées en zone de prairie et de forêts et couvrent 609.000 m². Le jardin des 1000 arbres était réservé à l'accueil des missions diplomatiques.  

Il s'agit du plus vaste palais-jardin impérial en Chine (Sa superficie est environ deux fois plus grande que le Palais d'été de Pékin). Il constituait une base pour renforcer l'administration de la Chine dans les régions frontalières. Chaque été et à l’automne, les empereurs Kangxi et Qianlong de la dynastie Qing y  traitaient des affaires militaires et politiques du pays et recevaient les chefs des minorités ethniques et les envoyés diplomatiques de pays étrangers.


Un mur d'enceinte de 10 km de longueur délimite le parc.

Vue du mur d'enceinte du parc depuis le plateau rouge du petit "Potala"

Le mur d'enceinte, vue extérieure partielle
Le mur d'enceinte, vue intérieure

Le palais.

Les bâtiments se succèdent dans une succession de cours intérieures, d'écrans protecteurs, d'intimité discrète et de jardins tranquilles. Les appartements sont encore garnis d'une partie du mobilier impérial. Des salles présentent, derrière leurs vitrines, des horloges de collection, de rares porcelaines, des émaux cloisonnés, de riches parures. D'autres salles nous font découvrir des objets d'usage courant ayant appartenu à l'impératrice CiXi.











Ce pavillon ne disposait pas d'escalier intérieur.
L'accès à l'étage se faisait via un escalier extérieur monumental de pierres. 
Un trône impérial

Bibelots et chinoiseries diverses

Le parc des collines.

Dans l'enceinte du parc, une première zone orientale où des collines moutonnent et délimitent l'horizon : tout un décor naturel aménagé pour le plaisir du dépaysement. Cette partie est couverte d'arbres centenaires au tronc élevé ce qui ressemble à la forêt vierge de Daxing'an, un des districts de Pékin.

De multiples kiosques, pavillons et temples sont répartis dans la partie Nord-Ouest du parc 


Pavillon Yi Zhao, la cour

Pavillon Yi Zhao, vue intérieure
Une deuxième zone de plaine présente un paysage de prairie mongolienne que nous ne verrons pas par manque de temps. L'empereur y organisait notamment des courses hippiques.

Les lacs et les îles.

Dans la troisième zone, des lacs et des îlots évoquent le sud de la Chine, avec une source thermale limpide au coin nord-est de la zone. C'est la célèbre source Rihe qui donna son nom d'origine à la ville avant qu'elle ne devienne Chengde.






Toutes les îles sont reliées entre elles par des bons de pierre et de marbre blanc ornementés.





 Un peu partout, des lotus géants aux fleurs rosées éclosent...




...pendant que de nombreuses embarcations, aux couleurs chatoyantes tracent leurs va-et-vient sur et emportent les touristes ntionaux vers les rives opposées. 


Pour une visite complète de la résidence, il faut compter au minimum une journée, sachant que la meilleure saison est hors vacances scolaires, compte tenu de l'affluence qui peut se produire à certaines périodes...


Le site est repris au patrimoine mondial de l'humanité:http://whc.unesco.org/fr/list/703

Dans les prochains billets, je parlerai des temples avoisinants la résidence d'été.